Projet DEZir de Verso Energy: un mirage technologique au coût énergétique démesuré, aux riques financiers élevés et aux questions éthiques légitimes. Position du Groupe Écologistes Rive Gauche

Petit-Couronne, le 24 mars 2025
Une consommation électrique démesurée pour une utilité marginale
Le projet DEZir nécessitera l’équivalent d’un quart de la production d’un EPR, soit 400 MW, pour produire seulement 1 % de la consommation nationale de kérosène. À l’échelle nationale, ce seraient 22 EPR ou 70 parcs éoliens comme celui de Fécamp qu’il faudrait déployer pour couvrir les besoins de l’aviation française en e-carburants.
Pourtant, l’aviation ne représente que 3 % des émissions de gaz à effet de serre du transport, un secteur qui compte pour 30 % des émissions totales.
Pour le dirigeant de Verso Energy, Xavier Caïtucoli, ce projet ne tient que par la relance du nucléaire : « Pour faire de l'hydrogène, il faut de l'électricité bon marché, [...] des électrons abondants [...] et la relance du parc électro-nucléaire. » (BFM Business, 16 janvier 2023).
Cette chimère technologique est une fuite en avant qui détourne des ressources électriques essentielles pour décarboner les secteurs vitaux.
Un rendement énergétique désastreux
Le rendement énergétique de ces carburants est catastrophique : seulement 10 % de l’électricité est transformée en poussée dans un avion. À titre de comparaison, un autocar électrique utilise 77 % de l’électricité consommée pour le mouvement, soit un rendement huit fois supérieur.
Un bénéfice climatique insignifiant et des risques environnementaux majeurs
Le projet annonce l’absorption de 200 000 tonnes de CO2 par an, ce qui équivaut aux émissions d’une ville de seulement 16 000 habitants. Ce gain est dérisoire face à l’urgence climatique.
Nous demandons des garanties sur l’absence de rejets polluants, notamment de PFAS, et une transparence complète sur les émissions, incluant NOx, traînées de condensation et cirrus, dont l’impact climatique est bien supérieur au seul CO2.
Le choix d’implanter ce projet sur des terres cultivées, en contradiction totale avec l’objectif de zéro artificialisation nette, entraînera une perte d’absorption de CO2 et une destruction de la biodiversité locale.
Des risques financiers et éthiques préoccupants
Le site Infonet indique un risque de défaillance très élevé pour Verso Energy. Qui garantira le démantèlement du site et la dépollution en cas de faillite ? Quels engagements réels sur l’approvisionnement en électricité verte en cas de défaillance ?