Les Écologistes exigent 3 milliards d'euros pour les politiques de lutte contre les violences faites aux femmes
140. C’est le nombre de femmes qui, au 12 novembre dernier, ont perdu la vie sous les coups d’un homme depuis le début de l’année selon le décompte de Nous Toutes. En 2024, ce chiffre, qui ne tient pas compte des suicides consécutifs aux violences (773 en 2023) atteignait 141 victimes, dont 2 femmes trans.
Près d’un an après le procès des viols de Mazan, si une prise de conscience sociétale a commencé à émerger, les chiffres continuent à parler d’eux-mêmes.
En 2024, près de 272 400 femmes ont été victimes de violences conjugales. 9 femmes sur 10 déclarent avoir été confrontées à des actes sexistes. Ainsi, tous les 3 jours, en France, une femme est assassinée en raison de son genre.
En septembre dernier, la Cour européenne des droits de l’Homme a jugé que notre droit était défaillant, car il ne permettait pas de réprimer les actes sexuels non consentis, et a de nouveau condamné la France pour victimisation secondaire il y a quelques mois. En effet, nous le savons, moins de 1 % des viols sont condamnés dans notre pays.
Grâce au travail et à la détermination de nos élues écologistes au Parlement, l’inscription de la notion de consentement dans la définition pénale du viol vient d’être définitivement adoptée suite à un long travail transpartisan de plus de deux ans.
Comme le rappelle la députée écologiste Marie-Charlotte Garin, “le pays des droits de l’Homme a trop longtemps bafoué les droits des femmes”. Il est temps, en effet, de passer de la culture du viol à la culture du consentement, et pas seulement, selon les mots de la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, “pour qu’il y ait plus de violeurs dans les prisons, mais pour qu’il y ait moins de violeurs dans nos vies”.
A ce titre, nous rappelons l’importance de l’éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle (EVARS) dans les établissements scolaires, premier rempart contre les violences et aujourd’hui ciblé par la droite et l’extrême-droite, et demandons le déblocage des fonds nécessaires à son déploiement et à la formation des personnels éducatifs.
Nous, Écologistes, croyons que des politiques structurelles et courageuses sont nécessaires et réaffirmons notre engagement pour une société égalitaire où être femme n’est plus un risque physique, ni un facteur de discrimination.
Une politique structurelle courageuse nécessaire
De nombreuses municipalités et élu·es écologistes mettent en place des actions en faveur des droits des femmes, et luttent activement contre les violences qui leur sont faites :
- soutien aux Maisons des femmes et aide aux financements des associations féministes face au désengagement de l’Etat et de certaines régions et départements,
- mise en place d’un bus du coeur des femmes à Poitiers, une opération itinérante d'information, de sensibilisation et de prévention sur les maladies cardio-vasculaires et gynécologiques,
- organisation de marches exploratoires avec les habitantes pour adapter l’espace public, comme à Tours,
- mise en place du dispositif “Demandez Angela”, logements et centres d’hébergement d’urgence,
- conditionnement des subventions aux associations sportives au suivi d’une formation sur les violences sexistes et sexuelles comme à Grenoble,
- campagne de communication et formation d’agent·es de la police municipale à la prévention et au traitement du harcèlement dans l’espace public à Strasbourg.
Les exemples sont nombreux et concrets.
Au niveau national, nous défendons toujours, conformément aux demandes des associations féministes et des organisations syndicales, une politique réellement ambitieuse, par la voie réglementaire et la voie législative, accompagnée de moyens humains et financiers dédiés, à hauteur de 3 milliards d’euros.
Les associations d’aide et d’accompagnement des victimes de VSS sont souvent le premier maillon de la chaîne de réparation des victimes. Dans un contexte politique où les budgets des associations ont été fortement réduits, nous alertons contre les politiques de coupes budgétaires drastiques de ces piliers de la solidarité sous le faux prétexte de la réduction de la dette de l’État.
En vue de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes le 25 novembre prochain, nous pensons aux femmes migrantes qui sont 9 sur 10 à avoir connu des violences dans leur parcours migratoire, aux femmes en situation de handicap dont 67 % sont victimes de violences physiques et psychologiques, aux femmes lesbiennes et bisexuelles qui sont 20 % à être victimes de violences, contre 6,1 % pour les femmes hétérosexuelles et aux femmes trans, victimes particulièrement vulnérables des VSS. Enfin, nous n’oublions pas nos sœurs, partout dans le monde, qui résistent courageusement à des régimes autoritaires qui les privent de leurs droits fondamentaux, notamment dans toutes les zones de conflits où les violences sexuelles continuent d’être utilisées comme des armes de guerre.
Les samedi 22 et mardi 25 novembre, les Écologistes seront présent·es aux manifestations organisées partout en France pour exiger de vrais moyens pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles et aspirer à un monde écoféministe, dont la boussole est la convergence des luttes vers la fin de tous les systèmes d’oppression et de domination.
La Commission Féminisme des Écologistes